Relancer commercialement un produit en vantant une nouvelle forme dite "plus forte" fait partie des stratégies habituelles des firmes, à l'instar des lessives ou du pouvoir absorbant des essuie-tout.
Les médicaments ne font pas exception.
Deux exemples de dosages "plus forts" dans ce numéro. Après Daflon° (commercialisé en 1971) puis Daflon 500 mg°, voici Daflon 1 000 mg°. Du haut de ses 900 mg de diosmine avec d'autres flavonoïdes, ce mélange n'a pas plus d'efficacité démontrée pour soulager les crises hémorroïdaires que les autres spécialités contenant moins de diosmine.
Réduire le nombre de comprimés à prendre ne soulage pas mieux les patients quand, dans cette situation, il s'agit de se tourner vers d'autres moyens thérapeutiques, plutôt que d'exposer les patients à des diarrhées chroniques (lire aussi "En bref. Daflon°").
Le gel contenant à la fois 1 mg/g d'adapalène et 25 mg/g de peroxyde de benzoyle (Epiduo°) est commercialisé depuis 2008. Son efficacité sur l'acné est modeste. La firme met désormais sur le marché un gel trois fois plus dosé en adapalène pour une application aussi quotidienne que la forme moins dosée (lire aussi "adapalène (3 mg/g) + peroxyde de benzoyle (Epiduo°) gel"). Hélas, l'efficacité n'est pas augmentée dans l'acné modérée, et à peine dans l'acné sévère, alors que les effets indésirables sont deux fois plus fréquents.
La mise sur le marché d'un "dosage fort" est parfois un miroir aux alouettes, qui traduit une efficacité médiocre ou nulle. Mais au risque de plus de dégâts sur les patients.
