Participer à un essai clinique ? Des patients l'acceptent, et comptent sur cette démarche pour "faire avancer la science", et ainsi être utiles à d'autres patients.
Encore faut-il que l'essai soit conçu pour montrer un éventuel progrès. Que le comparateur ait été choisi à bon escient. Que les critères d'évaluation soient pertinents pour les soins. Que le nombre de participants et la durée de l'essai soient suffisants pour mettre en évidence des différences d'effets entre les groupes, si elles existent. Que le recueil des effets indésirables soit adéquat. Que les résultats soient publiés, même s'ils sont défavorables au traitement étudié. Etc.
Les participants à un essai prennent des risques pour eux-mêmes. En pratique, à quoi sert leur dévouement si les entorses au protocole rendent les résultats ininterprétables, si les résultats sont enjolivés par une analyse statistique non prévue afin de contrebalancer des résultats négatifs, si le protocole prévoit un arrêt de l'essai selon un critère trop favorable ? Plusieurs exemples figurent dans ce numéro concernant le dinutuximab (lire aussi "dinutuximab bêta (Qarziba°) et neuroblastomes"), le bévacizumab (lire aussi "bévacizumab (Avastin°) et cancer de l'ovaire en rechute"), le rivaroxaban (lire aussi "Angor stable et antithrombotique").
Les essais cliniques font partie des outils majeurs pour mieux connaître et comparer les traitements, et ainsi optimiser les soins. Les promoteurs de ces essais, quels que soient leurs intérêts, sont redevables auprès des patients qui engagent leur personne. Ne pas entraîner les patients dans des essais inutiles est une question d'éthique.
