De nombreux soignants sont amenés à travailler en équipe pour un même patient. Selon les cas, l'équipe est plus ou moins formalisée, plus ou moins large, réunie ou non en un même lieu, et plus ou moins durable. La qualité des soins apportés par l'équipe dépend des compétences de chacun de ses membres, de leur complémentarité, d'une bonne communication entre les divers soignants, d'une bonne coordination de leurs efforts, et d'une analyse régulière des pratiques.
Quand elle est bien organisée, cette coordination, cette synergie permet aux soignants d'une équipe de travailler plus efficacement que par la simple addition des actions de chacun.
Dans certains lieux de soins, par exemple dans les blocs opératoires, les salles d'accouchement ou les salles d'accueil des urgences vitales, le travail en synergie est organisé et formalisé par des protocoles. Dans d'autres lieux, le travail en synergie est parfois insufflé par l'inventivité de soignants qui s'adaptent aux diversités des situations.
Mais le travail en synergie n'est pas toujours facile à mettre en œuvre, notamment quand les différents membres d'une équipe constituée dans l'urgence doivent agir rapidement dans des lieux très dispersés. C'est le cas par exemple, quand des personnes, qui souvent ne se connaissent pas, se coordonnent autour d'un patient chez qui on suspecte un syndrome coronarien aigu. Dans une telle situation, la vie du patient dépend beaucoup du travail en synergie d'équipes de professionnels de santé et de professionnels du secours avec le médecin régulateur du centre 15, chronomètre en mains (lire aussi "Syndrome coronarien aigu - Premiers gestes"). L'urgence des actions à entreprendre est souvent source de stress pour les patients, leur entourage voire les soignants impliqués. Il importe alors d'avoir les idées claires sur ce que chacun doit entreprendre, à sa place et au bon moment, de façon ordonnée. Et il importe que chacun maîtrise les actions qu'il doit entreprendre pour ne pas compromettre la synergie de l'équipe.
Pour les soignants de premier recours, des outils de méthode permettent de clarifier les priorités et l'enchaînement des actions, et les techniques à maîtriser. Prescrire met à disposition des abonnés un aide-mémoire pour faire face en premier recours à une suspicion de syndrome coronarien aigu (lire l'encadré "Les Propositions Prescrire. Agir face à un syndrome coronarien aigu, en attendant une unité mobile hospitalière"). Cet aide-mémoire a pour but d'aider chacun à anticiper son intervention en synergie avec les autres personnes impliquées dans une telle situation. Avec en priorité : l'intérêt du patient.