Le bilan 2019 du médicament montre une fois encore que rares sont les nouveaux médicaments qui sont plus efficaces, ou qui ont moins d'effets indésirables ou qui sont plus commodes d'emploi que ceux déjà disponibles sur le marché (lire aussi "L'année 2019 du médicament, en bref").
Au milieu de toutes ces nouveautés, certaines "vieilles" substances restent la référence dans tel ou tel domaine. Ainsi, début 2020, le glibenclamide, un sulfamide hypoglycémiant, reste un médicament utile pour éviter le recours à l'insuline chez des enfants atteints d'un diabète néonatal. L'association de cytarabine et de daunorubicine, des cytotoxiques, continue d'être le traitement d'induction de premier choix dans les leucémies aiguës myéloïdes. Pour autant, n'y a-t-il plus de marge de progrès possible dans l'utilisation de ces substances ?
Avec la suspension buvable prête à l'emploi de glibenclamide pour les enfants qui ne sont pas capables d'avaler les comprimés, on donne la possibilité d'ajuster précisément les doses en évitant aux pharmacies hospitalières d'avoir à concevoir des préparations à partir des comprimés (lire aussi "glibenclamide suspension buvable (Amglidia°) et diabète néonatal"). Avec des liposomes qui contiennent à la fois de la cytarabine et de la daunorubicine, on allonge la durée de vie de certains patients atteints d'une leucémie aiguë myéloïde, tout en leur évitant les perfusions continues de cytarabine sur plusieurs jours (lire aussi "daunorubicine + cytarabine sous forme liposomale (Vyxeos Liposomal°) et leucémies aiguës myéloïdes"). Ces progrès ont des limites plus ou moins grandes, mais sont bienvenus.
Les progrès ne sont pas tous le résultat d'une course à la découverte de nouvelles substances. Dans l'intérêt des patients, souhaitons que plus de recherche soit entreprise pour améliorer ce qui est déjà utile aux patients.
