Ce mois-ci, nous présentons le dispositif de la spécialité Instanyl° DoseGuard°, destiné à l'administration nasale du fentanyl, un opioïde utilisé comme antalgique (lire aussi "Fentanyl par voie nasale (Instanyl° DoseGuard°) : enfin mieux sécurisé). Il est plus sûr pour les soins que celui de la spécialité Instanyl°, commercialisée en France en 2010. L'analyse du conditionnement avait alors pointé plusieurs insuffisances de sécurité, dont l'absence de bouchon-sécurité sur le flacon, et l'absence de système empêchant l'administration trop rapprochée d'une nouvelle dose. Pourtant, déjà en 2010, les dangers du fentanyl en cas d'exposition accidentelle étaient amplement connus : des enfants étaient morts après ingestion de patchs usagés contenant du fentanyl ou de comprimés avec applicateur buccal ressemblant à une sucette (Actiq°) ; et les risques de surdoses mortelles chez des patients traités étaient aussi avérés.
Le mois dernier, nous avons présenté l'évolution favorable d'un conditionnement de lamotrigine (Lamictal°), un antiépileptique, avec la mise à disposition de plaquettes munies d'un film-sécurité difficile à ouvrir par un enfant. Dans ce cas, la sécurisation du conditionnement est apparue plus de 20 ans après la mise sur le marché de cette spécialité, alors que les dangers en cas d'ingestion accidentelle de lamotrigine par un enfant ne faisaient aucun doute.
Lors de la mise sur le marché de ces deux spécialités, leurs dangers ont manifestement été négligés par la firme et les agences du médicament. Pourtant, ces exemples montrent que des solutions existent pour améliorer la qualité et la sécurité des conditionnements. Fournir un conditionnement sécurisé dès la commercialisation, sans attendre que des drames surviennent, doit être une priorité.
