Les personnes qui ne souhaitent pas ou plus concevoir d'enfant peuvent choisir parmi diverses méthodes de contraception permanente et irréversible, dont la ligature des trompes chez les femmes et la vasectomie chez les hommes. Depuis 2001, en France, ces méthodes dites de stérilisation sont légales chez les personnes majeures.
D'un côté, une intervention chirurgicale qui consiste à occlure ou interrompre les trompes utérines, avec un taux d'échec très bas et des complications graves très rares (liées surtout à l'anesthésie générale ou à des blessures chirurgicales intra-abdominales). De l'autre, une intervention chirurgicale plus simple qui consiste à interrompre les canaux déférents et qui peut être effectuée sous anesthésie locale, avec un taux d'échec tout aussi bas, et des complications potentielles qui paraissent minimes au regard de celles liées à la ligature des trompes (lire aussi "Vasectomie"). Efficacité similaire avec des dangers moindres : la vasectomie paraît la méthode de stérilisation de premier choix.
En France, jusqu'à la fin des années 2010, ce sont pourtant les femmes qui ont eu le plus recours à une stérilisation. D'abord et surtout par ligature des trompes ; puis par implants tubaires Essure° (jusqu'à leur retrait du marché en 2017), exposant de très nombreuses femmes à des effets indésirables graves, y compris après le retrait chirurgical des implants (lire n° 487, p. 355-359 et n° 488, p. 458-467). Pourquoi un tel décalage entre les risques prévisibles et les pratiques constatées ? Probablement à cause de représentations sexistes profondément ancrées dans la société, entre autres.
Heureusement la tendance semble s'inverser, avec en France un nombre croissant de vasectomies pratiquées, dépassant le nombre de ligatures des trompes en 2021. Les décisions de soins prises par les patients et les soignants deviennent cohérentes avec les données d'évaluation clinique. Sans œillères, ni stéréotype, ni préjugé.
À l'exception des préservatifs, la recherche clinique en matière de contraception réversible chez les hommes reste encore balbutiante en 2024. On peut espérer que celle-ci finira par aboutir à des choix de contraception équilibrés entre les femmes et les hommes. Puisque la santé des femmes compte tout autant que celle des hommes.